Tout droit venu des Etats-Unis, le West Coast Swing est une danse à deux de style swing, dérivée du Lindy Hop.
Géographiquement, le West Coast Swing est depuis 1988 la danse officielle de l’état de Californie. San Diego, San Francisco et Los Angeles se sont longtemps disputés sa paternité, même s’il est maintenant admis que Los Angeles soit le lieu d’origine du West Coast Swing.
Longtemps ignoré en France, en particulier à cause de la forte présence du Rock’n’Roll (que les américains ne connaissent pas en tant que danse !), ce style de danse prend de plus en plus d’importance, avec le gros avantage d’intéresser toutes les générations car pouvant se danser sur de nombreux styles musicaux allant du Blues originel à la variété, en passant par la Pop ou le R’N’B, le Funk, le Jazz ou même le Disco …
Il est communément reconnu que le West Coast Swing d’aujourd’hui est une forme “évoluée” du style de Lindy Hop qui était dansé au Savoy Ballroom à Harlem dans les années 30.
Le 26 mars 1926, le Savoy ouvre ses portes à New-York. C’est un succès immédiat. Tous les meilleurs danseurs viennent “swinguer” sur la musique des grands orchestres de Jazz. Parmi tous ces danseurs, Dean Collins est celui qui a fortement influencé le développement du style de swing de la côte ouest des Etats Unis.
Collins quitte New-York pour Los Angeles en 1937, et emporte avec lui « SA » version du Savoy style. Après quelques temps, et avoir fait le tour de beaucoup de night clubs, Dean Collins commence à être vraiment reconnu comme un très bon danseur. Les danseurs locaux s’intéressent à son style, et diront « qu’ils n’ont jamais vu ce type de swing auparavant, mais que cela leur plaît bien » Et quand Dean Collins a commencé à gagner des concours, les autres danseurs ont voulu apprendre son style. Collins a donc commencé à enseigner “sa version” à Los Angeles et à la diffuser sur la côte ouest. Il chorégraphie fin 1939 les séquences de danse du film “Let’s Make Music” pour Hollywood.
Sa reconnaissance grandit et il enchaine de nombreux films au début des années 40, en embauchant beaucoup de danseurs locaux qui avaient été ses élèves, permettant ainsi un développement encore plus grand de ce nouveau style, aussi bien en Amérique qu’en Europe. Pour la petite histoire, l’industrie Hollywoodienne s’est empressée d’intituler cette danse Jitterbug, et c’est cette forme de swing qui a été diffusée dans le monde entier par les films et par les soldats lors de la deuxième guerre mondiale, donnant naissance au Be-Bop chez nous, puis au Rock’n’Roll plus tard !
Parallèlement à ses films, Collins continue à enseigner ce que lui appelle “juste du swing” à ses élèves, dont les plus connus n’étaient entre autres que Shirley Temple, Ronald Coleman, le célèbre duo d’acteurs Abot et Costello, ou encore Arthur Murray lui même !
Il est un peu compliqué de savoir où et quand le termeWest Coast Swing est apparu, mais le rôle joué par les grands studios de danse aux USA est primordial.
Arthur Murray, le créateur du plus grand studio de danse américain embauche Dean Collins vers la fin des années 40 pour enseigner son style de swing dans ses studios de Californie, mais le problème est que chaque franchise a alors son propre style de swing, en fonction des professeurs embauchés…
Murray reconnaît d’ailleurs dans un livre écrit en 1947 que : “Il y a des centaines de danses régionales du type de Jitterbug. Chaque région du pays semble avoir son propre style”.
A ce moment là, le Jitterbug est de plus en plus critiqué dans les salles de danses sérieuses, à cause des blessures que pouvaient engendrer les kicks, les sauts et autres acrobaties. Au début des années 50, dans une conversation avec Myra Myron de la salle de danse Myron de Los Angeles, Arthur Murray décrit une variation de cette danse, plus douce et moins exubérante, nettement plus élégante avec un coté beaucoup plus lisse … et la qualifie de Sophisticated swing.
Il codifiera plus tard les 8 figures de bases que vous connaissez tous …
Simultanément, Murray charge un de ses professeurs de danse, Laurie Haile, de documenter le swing dansé dans la région de Los Angeles, ainsi que les différentes danses du programme Murray. Elle réalise un travail fantastique, prend contact avec Dean Collins ainsi que d’autres danseurs importants, et documente précisément ce qui se faisait à l’époque en Californie. En 1951, elle codifie et unifie les différents styles de swings qui étaient enseignés dans les studios Murray, et nomme cette danse le « Western Swing», terme qui va apporter énormément de confusion, notamment avec le genre musical Country Western Swing de Bob Wills, mélange de Blues, de Hillbilly et de Jazz.
Pour ajouter un peu plus à la confusion, depuis le milieu des années 40, la communauté Américaine des Danses de Salon cherchait une forme beaucoup plus simple de swing.
Elle invente une forme simplifiée du swing : le « East Coast Swing»
Il s’agit d’une variation plus simple, à 6 temps où le cavalier a un rôle central.
A Los Angeles, pendant les années 50, la plupart des enseignants dansaient le Western Swing, mais quand les élèves potentiels demandaient ce que c’était, ils leur présentaient invariablement cette danse comme du East Coast Swing, comme cela était fortement recommandé par la très puissante association des Maîtres de Danse Américains.
Avec l’arrivée tonitruante de la musique Rock’n’Roll, Arthur Murray tente un coup marketing au début des années 50 : il essaie de changer le nom Western Swing en «Rock and Roll Dancing», une danse où il est question de Under arm pass, de Whip et de Sugar-push ! Les danseuses doivent faire 2 pas en avant sur les comptes 1 et 2, et il décrit précisément les Coaster step et Anchor step. C’est paradoxalement un gros échec, le public visé n’adhérant pas du tout aux règles imposées.
En 1958, un évènement va tout déclencher : la création d’une nouvelle école de danse à Downey en Californie, par une revenante dans le milieu du Swing : Skippy Blair, une ancienne danseuse de swing (à l’époque elle n’avait pas 30 ans !) qui avait un peu laissé tomber la danse après avoir été enseignante dans les studios Murray.
Elle ouvre sa première école et commence à enseigner, à former des danseurs, des compétiteurs, et finalement des professeurs. Elle deviendra plus tard très influente dans l’enseignement, la codification et le développement de la danse. Elle va également créer en 1968 le GSDTA, le Golden State Dance Teachers Association. Les meilleurs américains travaillant toujours avec elle de nos jours ! A tel point qu’elle a un surnom évocateur : Maitre Yoda.
Elle enseigne le Western Swing, mais le terme porte à confusion dans l’esprit des élèves avec la « Country Western Swing ».Cherchant logiquement à distinguer cette danse de l’East Coast Swing, elle utilise le terme de « West Coast Swing », qu’elle reprendra officiellement en 1961 dans ses publicités, puis en 1962 pour une compétition de danse. Est-elle la première à l’utiliser ? Probablement pas, mais elle est incontestablement celle qui va populariser le nom.
Le WCS est né, même s’ il a déjà pas mal d’ancienneté.
Jusqu’au début des années 1990, le West Coast Swing se danse sur du swing, souvent des blues plus ou moins rapides interprétés entre la Danse de salon, le Lindy hop et le Boogie-woogie.
Mais en 1996, un nouveau courant se fait sentir, en commençant à intégrer des rythmes funky dans la danse. Cette évolution va devenir une révolution en 1999 avec les prestations de Jordan Frisbee et Tatiana Mollman. Le West Coast Swing « New Style » est né….